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à fleur d'ombre
27 janvier 2010

poursuivons...

En voyant St Flour de loin, je me promets de ne pas aller voir la vieille ville qui est perchée tout en haut, si haut... eh bien si mon gars, la route, ta route passe par là ! mais je n'aurais pas le goût de m'y arrêter... Souvent je passerai devant des lieux qui, bien que m'interressant, ne me verront pas m'arrêter. Plusieurs raisons à cela : tout d'abord, j'ai un "rencart" avec moi-même, en bretagne; je dois ensuite revenir chez moi avant les premiers froids... ensuite, quand je suis pris dans un rythme de pédalage qui me convient, pas envie de le casser; et puis je dois avancer, et puis il fait pas beau, et puis j'ai pas envie... a la vérité, si j'avais été accompagné dans ce périple, j'aurais posé un autre regard sur ce voyage, à travers les désidératas de l'autre, ses intuitions et ses envies... c'est (être parti seul) ce qui m'auras le plus ennuyé. Mais bon, ça le fait quand même hein faut pas croire...

Voici des notes que j'ai retrouvées :

Laverie Egleton ce matin, menthe à l'eau offerte par la patronne/ les pieds dans l'herbe fraiche froid vif et saisissant/dommage chateau ruine Ventadour portail fermé/hier soir Bouix pot-champagne cyclistes parisien 476 km en 17h30/deux casse-croûtes:chataigneraies/bistrot de pays/journée route matin camping Verchalle/gamins/la veille trois vieux papis.les trois paysans!!!-orage-orage pluie flotte mouillé:avant-veille ai dormi avec seullette la vache en réparation-endroit tranquille, sur hauteur, gens ok/avant-avant-veille: Murat/fleurs gamines 5 euros/ limonade offerte par type bar, vétéran de l'ardèche

Je ne me souviens plus du nom du bled, c'est près de Bouix. J'ai faim et un bistrot de pays se présente à moi. Deux fameux casse-croûtes au paté me laisserons un souvenir délicats de cet endroit qui mélange l'ancien façon vielles poutres et vieux outils, vieilles photos et affiches de spectacles plus où moins récentes : concerts organisés par la gente patronne et son conjoint, tout cela me plaît bien.

En route mauvaise troupe et voilà-t-il pas qu'une voiture s'ajuste à ma hauteur pour s'étonner de mon char alors que je roule : eux aussi ont une bande de fous et fêtent ce soir l'arrivée de leur rituelle Paris-Bouix, 476 km en 17h30 (ai-je bien compris?).

L'invitation est lancée et je les rejoins. Je m'étais dit pourquoi pas, ça peut être interressant et je pourrais  sans doute dormir sur place... Mais comprenant que je ne pourrais pas le faire dans leur jardin et qu'il me faudrait reprendre la route et me trouver un coin, je m'en tenais au coki coli. Ne suis pas resté, me sentais comme un intrus... où plutôt décalé.

Ai repris la route et dormi au fon d'un champs aux herbes hautes avec l'espoir d'aller visiter matin le chateau en ruines. Au camping de Verchalles Ty-bato a fait la joie des petits, qu'il trimbalait dans les allées... j'ai gagné une vingtaine d'euros et même la patronne m'a acheté une fleur ! 

Auparavant, le matin, j'ai roulé en m'inquiétant de l'orage et j'étais persuadé que je m'en éloignais lorsqu'il est arrivé sur moi plus vite que l'éclair... euh... avec les éclairs serait plus juste : ouh la la !!! la soupe ! la soupe ! la grosse soupe qui vous trempe aussitôt qu'elle tombe ! 

- "Euh siouplaît M'sieur, connaissez pas un coin où j'pourrais m'abriter - NAN ! n'allez pas nanana ceci cela nanani nanana !!!"

Vous connaissez deux mots de bretons ? non ? et ben maintenant si : bara : gwinn. bara pour le pain et gwinn pour le vin (ortograf libre !) Eh bien je n'ai absolument rien compris à ce que ce type me baragouinait et j'ai décidé d'aller voir en contrebas où j'apercevais des toits.  Et là, une cour, une ferme, deux types et une femme dans la pièce principale qui s'éberluent en me voyant passer. La requête est débattue : "où est-ce qu'y va s'mett ? -ben dvant chez l'père machin, n'a personne- ah ben oui "  Je m'installe donc d'vant chez le père machin, sur un dalle en béton, fissa fissa pour ne pas laisser tremper inutilement mon barda et qui j'vois arriver ? j'vousl'donne émile : le baraguouineur, qui papote avec mes presqu'hôtes. Vous dire que j'ai pas un bon feeling, j'espère que vous l'avez compris ! Finalement mes "hôtes" se révèleront plus curieux qu'autrechose, me prenant pour un sacré drôle d'oiseau à qui ils posaient des questions bizarres...

Après la pluie le beau temps : déguerpir, déguerpir...       

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