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à fleur d'ombre

26 février 2010

île d'AIX

LIESSE INTERIEURE...

C'est comme ça que je dirais la chose... C'est le sentiment qui se distille en moi, plus présent chaque jour, surtout depuis que j'ai quitté les pentes parfois bien raides du massif central. Et depuis Rochefort, et à présent, sur là jetée du port de Fouras, c'est fort !!!

Je regarde l'horizon, assis sur le quai, je regarde l'océan et je m'y vide, je m'y perd, je m'y dilue...

Installé sur l'esplanade de l'île , je déjeune et fait une sieste puis je vais me baquer car j'en ai une énorme envie, et je me régale de la tiédeur de l'eau qui m'enveloppe et semble régénérer chaque cellule de mon corps ;  bain solaire rapide puis retour à l'esplanade où m'attendent quelques gamins de la perfide Albion pour une petite ballade.

Le soir je profite de la mer pour moi tout seul, excepté quelques marcheurs digestionnaires et je me laisse aller... C'est d'ailleurs à peu près tout ce que je vais faire durant la journée qui naît maintenant ; un tour de l'île tranquille, croissants/terrasse/cartes postales, ballades, baignade, re-ballades, re-terrasse, quelques virées pour les gamins et puis le soir une assiette moules/frites rêvée depuis longtemps... Le repas ne me coûtera rien car l'accorte serveuse m'achète quelques fleurs suivie dans la foulée de quelques clients voisins de table...

Dans ce bout de terre en forme de croissant où d'alligator, selon l'heure qu'il est, j'ai tout un stock de souvenirs issu de mes années d'insouciance. J'ai embrassé pour la première fois, elle avait la peau couleur...café, j'ai aimé et j'ai réitéré l'expérience avec d'autres... Nous nous planquions des trois flics en villégiature sur l'île pour fumer tranquille, parano gentillette qui culmina avec une visite au poste pour donner l'adresse d'un routard hébergé dans la tente et qui avait fait un peu de grabuge... j'ai pas donné l'adresse mais j'ai pas aimé l'expérience. Quelques années plus loin, j'ai fait un bout de saison comme veilleur de nuit au village vacance nouvellement crée dans les anciennes écuries du fort. Je devais faire la caisse des glaces, aider à nettoyer le bar après sa fermeture, nettoyer la grande salle d'accueil, la salle cinéma, la bibliothèque, les couloirs en bas et en haut et faire chauffer le lait et le café le matin. Et puis il y a eu la fête de fin de vacances, fin août. Aye Aye Aye !!! On m'avait demandé d'aider au bar, à servir et nettoyer. Je pouvais en même temps profiter du spectacle donné par une troupe de théatre de La Rochelle. Ne restèrent que les comédiens lorsqu'il fut temps de fermer la caisse et de démarrer le grand nettoyage... et moi... derrière le bar. Bon, nous avons picolé toute la nuit, au TGV et Téquila paf si mes souvenirs sont fiables... déliré et visité les salles cinéma, les cuisines... et déclenché l'alarme !  à 5 heures du mat ! et je fus bien incapable de la faire taire, car même si je trouvai le panneau avec tous les voyants de contrôle, cela ne m'avança à rien ne sachant ce qu'il fallait faire.

Le boss lui trouva de suite, et me demanda d'aller faire chauffer lait et café avant que d'aller me coucher...qu'on en reparlerait...

Il ne m'a pas viré car le contrat tirait à sa fin mais j'ai reçu la plus belle lettre d'avertissement que j'ai jamais eu dans ma vie. M'était reproché de n'avoir pas assuré le nettoyage d'ici et là, de là et d'ici, et pire, d'avoir laissée la salle d'accueil encore plus dégueulasse que la veille au soir ( il pleuvait) de n'avoir pas chauffé à temps le petit déj (des marmites énormes qui mettent une heure à chauffer !) d'avoir déclenché l'alarme sans l'avoir arrêtée et de réveiller plusieurs clients, d'avoir été trouvé en état d'ébriété avancé, incapable d'assurer le travail pour lequel on me payait...

Il me plaît de croire qu'il ne m'en a pas vraiment voulu et même peut-être qu'un sourire lui a fleuri au coin des lèvres... J'ai perdu cette lettre, c'est dommage, je l'aurais encadrée...

Je raterai la première navette pour cause de crevaison mais dépasserai La Rochelle dans l'après-midi...

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4 février 2010

let's go

Elle était plus que fraîche  la corrèze lorsque j'ai piqué une tête dedans ! J'avais demandé à Jean un endroit pour se baquer et voilà. Il y avait même une source qui jaillissait d'un tuyau et en cette journée bien chaude, c'était pas du luxe..  Souci sur l'embarcation : la planche de jonction entre le timon et le bato promettait de rompre sous peu : très sollicitée par l"incessant hochement de l'avant du bato, trop fine et disjointe (cp) par la pluie, je ne lui donnais plus longtemps. En arrivant au bled avant, (me souvient plus exactement, vers égletons) j'avais donc demandé à la première personne entrevue ou je pourrais trouver un magasin de bricolage ou un menuisier... en vain  ! Heureusement, la personne en question, Jean, a fait cesser séant ma recherche et s'est plié en trois pour me trouver une scie, dénicher les cales et les vis qui me sauveraient. Au lieu de faire la sieste sous ce cagnard généreux... Jean, en vacances de retape (d'une maison de village)vit dans le doubs. Ancien Saxophoniste, il souffre d'acousie et ne supporte plus le bruit. Il porte des boules Quiès et y ajoute un casque si celles-ci ne suffisent pas : certaines crises sont si aigües qu'il doit éviter tout son... Il travaille dans la musique malgré tout...

Quelques notes :

A Meilhard, Xavier et Marielle m'ont payé un café -lui 6 ans elle 4 ans1/2 en me disant : - " c'est pour nous les fleurs ?" .   2 pays m'on rattrapé en voiture pour causette : - "y'a pas des poules la-dedans ?" et moi " non, juste un drôle de zèbre...".  La réparation semble efficace. Henry Nano assassiné, poète/paysan. Lac Massenet : cool

MURES PRUNES NOISEEEETTTEEESSS !!!!!                                                                                                            

Dans sa ferme, la maman de X et M tenait à  me payer les fleurs... j'ai coupé la poire en deux. Je lui parlais de la route et lui signalait les troupeaux, vaches-chevaux-moutons qui détalaient la plupart du temps en apercevant mon char.

- " les vaches c'est moins grave, mais les chevaux... s'il y en a un qui se casse une patte ! "

J'ai même appris qu'il ne fallait pas approcher ces ruminants habillé de jaune sous peine d'être pris en chasse !

APPARTE :

Je voudrais ici vous remercier, vous tous que j'ai croisé sur mon chemin où vraiment, vraiment je n'ai pas fait une seule mauvaise rencontre... vous remercier pour vos sourires et vos yeux écarquillés, les éclats de rires,  les discussions sur le bato, sur les ombres, sur l'effort, la poêsie..., Les coucous, les coups de  klaxons les appels de phares,  les cheminemements côte à côte voiture-vélo, moto-vélo,vélo-vélo... Les autres cafés, limonades et demis offerts, les nuitées au camping gratuites, les autres chez vous, dans le jardin ou intra-muros...Votre chaleur humaine... Je suis comme je suis, j'aurais toujours, je le crains, le sentiment d'un manque de reconnaissance, d'un manque de valeur... Par tout ce que vous m'avez offert pendant ce voyage, par tout cela, vous m'avez rassasié, vous m'avez comblé et inscrit cela a jamais dans mon coeur!      

notes :

- " ok  j'vais prendre ton tél,  attends... c'est quoi ton prénom ?

- Denis

-Ha ! encore un Denis sur ma route !

- ok c'est le 04 75 ............

- et toi c'est quoi

-Catherine

-Ha ! (j'ai du faire une drôle de tête où avoir eu une drôle d'intonation car..)

- toi aussi tu en as croisé ? ça peut-être bon parfois... "

J'étais en train de chanter la quête de Jacques Brel lorsque j'ai senti une présence discrète en périphérie de mon regard, ce qui me changeait des gamins qui juste avant m'écoutaient assis à un mètre de moi. J'ai discuté avec elle du bato, du voyage et des galères... et puis aurevoir.

Mais peu après je la revois et décide de lui demander ce qu'elle pense de mon chant. Oh le miel ! Souvent me dit-elle soit c'est le chant qui va et pas l'accompagnement où l'inverse mais toi les deux sont excellents surtout Brel, c'est pas facile, continue ! Je te dis ça, je suis chanteuse de rues, chez les particuliers, sur des évenements...

Cette femme, Catherine, m'a insufflé de la confiance, l'envie renouvellée d'être, de devenir enfin chanteur, interprète. Merci à toi

Depuis quelques jours, je dégottais des plans de la région. Des plans d'almanach obsolète dans les bistrots. Il y avait eu aussi J-P qui m'avait laissé photographié des pages de son atlas. Mais là, sans indication, je me suis retrouvé sur une nationale très très fréquentée, par des poids lourds en particulier. Je dois dire que lorsque je me faisais doubler par un de ces engins lancé a toute vitesse, je n'en menais pas large car les perturbations crées faisaient trembler tout l'équipage, à m'en faire dévier quelque peu...  Heureusement ça n'a pas duré longtemps car un autre voyageur, motard revenant du cap Nord m'a indiqué une autre route, me permettant de quitter celle-ci, réputée s'appeler la trans-européenne ! 

Un soir galère pour trouver un coin pour dormir, finalement la dernière rangée d'un champ de maïs m'abritera de la route. Un autre soir me retrouve dans le jardin de particuliers, qui m'offrent une coupe pleine de mirabelles, c'est une nuit d'étoiles filantes et je résiste à la fatigue et reste éveillé pour contempler celles qui se laissent voir... Le soir d'après, je dors à Mansle, au camping, histoire de faire une toilette complète, de me raser, de laver les fringues, d'avoir l'esprit en paix. L'esprit en paix car savoir à l'avance ou dormir évite  le stress de la dernière heure qui aliène et gâche un peu la fin de journée en cherchant un coin abrité des regards. Dans mon esprit je dois trouver un abri qui cachera la remorque (qui possède un mât plein de fleurs et qui culmine à plus de deux mètres de haut) !

Regain d'énergie car je suis sorti des montagnes, et l'ile d'Aix approche, qui me verra faire une halte plus conséquente.

Autre nuit à l'abri, coin tranquille indiqué par paysan. Passé Rochefort vends deux trois fleurs puis piste cyclable marais, étiers, cygnes et autres randonneurs à vélo... Fouras, la pointe de la fumée... je prendrais le bac pour l'île vers 13 h.   

27 janvier 2010

poursuivons...

En voyant St Flour de loin, je me promets de ne pas aller voir la vieille ville qui est perchée tout en haut, si haut... eh bien si mon gars, la route, ta route passe par là ! mais je n'aurais pas le goût de m'y arrêter... Souvent je passerai devant des lieux qui, bien que m'interressant, ne me verront pas m'arrêter. Plusieurs raisons à cela : tout d'abord, j'ai un "rencart" avec moi-même, en bretagne; je dois ensuite revenir chez moi avant les premiers froids... ensuite, quand je suis pris dans un rythme de pédalage qui me convient, pas envie de le casser; et puis je dois avancer, et puis il fait pas beau, et puis j'ai pas envie... a la vérité, si j'avais été accompagné dans ce périple, j'aurais posé un autre regard sur ce voyage, à travers les désidératas de l'autre, ses intuitions et ses envies... c'est (être parti seul) ce qui m'auras le plus ennuyé. Mais bon, ça le fait quand même hein faut pas croire...

Voici des notes que j'ai retrouvées :

Laverie Egleton ce matin, menthe à l'eau offerte par la patronne/ les pieds dans l'herbe fraiche froid vif et saisissant/dommage chateau ruine Ventadour portail fermé/hier soir Bouix pot-champagne cyclistes parisien 476 km en 17h30/deux casse-croûtes:chataigneraies/bistrot de pays/journée route matin camping Verchalle/gamins/la veille trois vieux papis.les trois paysans!!!-orage-orage pluie flotte mouillé:avant-veille ai dormi avec seullette la vache en réparation-endroit tranquille, sur hauteur, gens ok/avant-avant-veille: Murat/fleurs gamines 5 euros/ limonade offerte par type bar, vétéran de l'ardèche

Je ne me souviens plus du nom du bled, c'est près de Bouix. J'ai faim et un bistrot de pays se présente à moi. Deux fameux casse-croûtes au paté me laisserons un souvenir délicats de cet endroit qui mélange l'ancien façon vielles poutres et vieux outils, vieilles photos et affiches de spectacles plus où moins récentes : concerts organisés par la gente patronne et son conjoint, tout cela me plaît bien.

En route mauvaise troupe et voilà-t-il pas qu'une voiture s'ajuste à ma hauteur pour s'étonner de mon char alors que je roule : eux aussi ont une bande de fous et fêtent ce soir l'arrivée de leur rituelle Paris-Bouix, 476 km en 17h30 (ai-je bien compris?).

L'invitation est lancée et je les rejoins. Je m'étais dit pourquoi pas, ça peut être interressant et je pourrais  sans doute dormir sur place... Mais comprenant que je ne pourrais pas le faire dans leur jardin et qu'il me faudrait reprendre la route et me trouver un coin, je m'en tenais au coki coli. Ne suis pas resté, me sentais comme un intrus... où plutôt décalé.

Ai repris la route et dormi au fon d'un champs aux herbes hautes avec l'espoir d'aller visiter matin le chateau en ruines. Au camping de Verchalles Ty-bato a fait la joie des petits, qu'il trimbalait dans les allées... j'ai gagné une vingtaine d'euros et même la patronne m'a acheté une fleur ! 

Auparavant, le matin, j'ai roulé en m'inquiétant de l'orage et j'étais persuadé que je m'en éloignais lorsqu'il est arrivé sur moi plus vite que l'éclair... euh... avec les éclairs serait plus juste : ouh la la !!! la soupe ! la soupe ! la grosse soupe qui vous trempe aussitôt qu'elle tombe ! 

- "Euh siouplaît M'sieur, connaissez pas un coin où j'pourrais m'abriter - NAN ! n'allez pas nanana ceci cela nanani nanana !!!"

Vous connaissez deux mots de bretons ? non ? et ben maintenant si : bara : gwinn. bara pour le pain et gwinn pour le vin (ortograf libre !) Eh bien je n'ai absolument rien compris à ce que ce type me baragouinait et j'ai décidé d'aller voir en contrebas où j'apercevais des toits.  Et là, une cour, une ferme, deux types et une femme dans la pièce principale qui s'éberluent en me voyant passer. La requête est débattue : "où est-ce qu'y va s'mett ? -ben dvant chez l'père machin, n'a personne- ah ben oui "  Je m'installe donc d'vant chez le père machin, sur un dalle en béton, fissa fissa pour ne pas laisser tremper inutilement mon barda et qui j'vois arriver ? j'vousl'donne émile : le baraguouineur, qui papote avec mes presqu'hôtes. Vous dire que j'ai pas un bon feeling, j'espère que vous l'avez compris ! Finalement mes "hôtes" se révèleront plus curieux qu'autrechose, me prenant pour un sacré drôle d'oiseau à qui ils posaient des questions bizarres...

Après la pluie le beau temps : déguerpir, déguerpir...       

27 janvier 2010

où en étais-je ?

Je venais de traverser le pays de la bête sans encombres et avait dormi dans un champ, au pied du mont ....., partageant ma clairière avec trois vaches et deux veaux... Le lendemain, surprise !  où plutôt surprises !!! D'abord dans la côte menant au/mince ! j'avais promis de ne pas le dévoiler... donc acte. Dans une certaine côte donc, des centaines, des milliers, des myriades de framboises, des framboises à n'en plus finir, dans les haies bordant la route, tout au long du chemin... comme vous et moi pouvons cueillir des mûres sur toutes les routes de Frances ou si peu s'en faut, en ce lieu précis étaient des grappes de framboises qui n'attendaient que mon palais ! Dégustation grandiose, bouche rouge, doigts rouges et papilles aux anges : petit déjeuner d'enfer ! je ne me suis pas " fait péter le ventre" comme dirait une mienne amie mais je pensais à elle et je l'imaginais avec moi, des yeux et des doigts dévorant , se goinfrant..

Dans la descente, j'ai chanté et perdu mes lunettes de soleil ( sans le savoir !) et je suis arrivé à Ruynes où j'ai acheté du pain et deux croissants et me suis installé en terrasse pour déguster un petit café... et hop, je repars ; mon pneu fait un bruit qui ne me dit rien qui vaille aussi je décide de faire quelque chose pour lui aussitôt qu'un magasin...  c'est dans la banlieue de St Flour je crois et le marchand de vélo me renseigne sur ma route, qu'il me faudra changer et aussi dégonfle et regonfle ma chambre à air qui était simplement mal ajustée... je décide de lui acheter des lunettes car il ne m'a rien demandé...et hop !  surprise : plus de carte bancaire ! fouille et refouille et déballe tout ( le sac à dos) sur la voie publique...que t'chi, niente, nada circulez y'a rien à voir ! deux solutions se présentent : soit perdu/empruntée et je fais opposition soit, après reflexion, elle est au café où à la boulangerie... Ce qui me surprend le plus, c'est le calme olympien qui m'habite devant ce qui pourrait s'avérer assez problèmatique, je ne me reconnais pas !  s'aérer les méninges et pédaler... ça à du bon !  donc rebrousse chemin et en plus c'est une côte ! le bourg vers lequel je retourne s'appelle donc Ruynes en Margeride, j'espère que ce n'est pas prémonitoire !...

-Rebonjour madame la boulangère, vous n'auriez pas...

- pardon ?

- vu ma carte bleue par hasard ?

- ah c'est vous ! la voilà...

Quel bonheur d'avoir échapper à une foultitude de blèmes, un coup d'arrêt à mon voyage ? NAN !!! il m'en aurait fallut plus...

Ruynes donc, il est midi : je m'installe pour grignoter et farnienter. Le temps est lourd et les nuages encombrent en fin d'après-midi... je reste. Je joue un peu de guitare dans la rue, tourne un peu, vers le camping, par ci par là... -Je peux vous prendre en photo ? - bien sûr, y'a pas de problème... Il s'appelle Jea-Pierre et habite à deux pas. Après les photos, nous échangeons quelques propos et je lui demande à brûle pourpoint (faudra qu'on me l'explique celle-là!)si, au cas où je ne m'arrangerai pas avec le camping pour la nuit, s'il avait un bout de jardin à me proposer pour planter ma tente rapidement devant l'orage qui menace

- et pourquoi pas, j'ai bien un petit bout de jardin...!!

L'arrangement proposé au camping c'était une place gratuite pour une animation gratuite...  pour toute réponse une offre en demi teinte : j'ai refusé.

C'était un petit jardin, qui sentait bon et bien entretenu, cultivé avec amour et soin. J'y ai passé deux nuits, l'orage dura plus longtemps que je ne le souhaitait. Figurez-vous que Jean-Pierre a construit lui-même ses machines-outils, son tour à bois, son combiné... il me les a montré dans une toute petite pièce au-dessus de son garage, plongée dans la sciure, sans trop de lumière...  que de patience et de précision pour faire tout cela ! et de volonté ! Petit déj chez J-P qui est venu me chercher matin, photographiage de cartes routières que je pourrais ainsi regarder sur l'écran de mon petit app. photo numérique, visite au viaduc construit par Eiffel... euh non c'est peut-être celui qui a fait la statue de la liberté... sais plus ! encore un matin.. et me voilà sur la route, direction St Flour, je m'y arrêterais pour acheter les lunettes et rassurer le marchand de bécanes... Ciao Jean-Pierre et tu vois, j'ai pas dévoilé le secret... salue la boulangère de ma part, je joins une photo de sa devanture...

27 janvier 2010

à très bientôt...

voilà, voilà, me revoilou...

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2 décembre 2009

Voilà, voilà, me revoilà ! ha ha ! et c'est parti

Voilà, voilà, me revoilà ! ha ha !

et c'est parti pour dire un peu Ty-bato et ses ancêtres ...

Cela a d'abord été un sac à dos façon péruvienne dans lequel j'avais inséré un gros vase en verre transparent de couleur fushia. Les fleurs dedans, je déambulais dans les rues de Montpellier.

Puis, une fois dis donc, j'ai assemblé trois chaumes de bambous et j'ai ainsi créé les tri-vases. L'avantage par rapport au verre c'est le poids, et je déambulais toujours dans les rues de Montpellier mais j'étais beaucoup moins fatigué de ma "tournée".

D'énormes bambous morts, des tubes/angles de raccords en pvc gris, et un petit appart : cette fois j'avais construit une énorme structure, trop lourde et non déménageable ! : c'est comme l'histoire du type qui construit la dernière cloison et qui pose l'ultime brique du mauvais côté...  cela ressemblait à une cage et je n'ai jamais pu la sortir de chez moi !

Un paravent en papier de riz monté sur un meuble à roulettes à été ma quatrième tentative, j'y projetais mes fleurs et des diapos géantes, et même un décor tournant comme dans les vieux films... c'était le bon temps... mais les roulettes étaient trop petites et j'avais de la peine à faire rouler sur les vieilles rues pavées de Montpeul...

Un diable en cinq, avec de bonne roues et pas trop lourd soutenant un meuble pas trop lourd dans lequel je mettais mon barda et deux grosses tiges de bambou servant de pique-fleurs : c'était presque parfait. Quoique trop restreint en espace de rangement et de surface plane, il avait de la gueule et je crois que j'ai une photo. Mais quand j'ai fais trente kilomètres avec, il n'a pas apprécié et les roues ont éclatées! Damn it ! dommage ...

Et donc Ty-bato, que j'écrivais au début avec un i jusqu'à ce que les bretons mes ancêtres m'apprennent que Ty voulait dire  : MAISON , MAISON !!!  donc ty pour ti et thea for two !

J'ai dormi dedans, correctement si ce n'est confortablement.

Les bras se relèvent façon tee-pee, je tends deux ficelles et j'y jette une toile : la tente !

2 m 10 de long; 0,80 de haut (sans les roues) et autant de large. Il pèse à vide 20 kilos, j'ai tracté cet été parfois jusqu'à 60 kilos . En montagne 40 kilomètres jour, j'ai eu fait en plaine 110 kilomètres, vent favorable. Le mât piqué de fleurs augmente considérablement la résistance au vent et, lors d'une descente espérée après une longue côte, après quelques mètres  : ça FREINE !!!, peux même pas profiter à fond d'un bonne descente !

N'avais pas de compteur vitesse, mais j'ai rarement du dépasser le 30 km/h

Voili voilà grossi modo ce qui me vient à l'esprit. J'ai apporté quelque renforts depuis que je suis rentré chez moi : la plaque centrale en cp, le mât pris dedans, des renforts alu plus épais... je remplacerais les boulons de 8 par du 10...

Ces derniers jours ont été consacré à construire un "trône" et un coffre. Je joins quelques photos...

See you à plus kenavo...

 

15 novembre 2009

avant d'aller plus loin.

Je vais tenter de vous expliquer Ty-bato et les fleurs.

Pour cela, il faut que je vous parle des ombres colorées, et que je remonte loin en arrière... quand j'avais une dizaine d'années. Ayant hérité pour une fois de mes aînés un truc sympa (qui me changeait des pulls et autres pantalons usés et raccomodés), à savoir un projecteur diapos en plastique de couleur orange, je me mis alors à fabriquer des diapos en carton et papier calque et j'inventais des histoires d'envahisseurs, d'extraterrestres verdoyants, de soucoupes soucoupantes, et de pistolets laser fulgurants.Fasciné par cette bulle de lumière, j'adorais ces projections et je m'amusais beaucoup dans ma chambre, plongée dans le noir, drapé dans un costume de héros invincible, sauveur de l'humanité (au bas mot) où de Pollux notre chien !!!

Quelques années plus tard, ma soeur eu la bonne idée d'avoir pour compagnon P, un type bien, éclairagiste de spectacle de renom. C'est avec  lui que je découvris la gélatine, cette matière plastique transparente colorée, sous forme de feuille que l'on place devant les projecteurs pour créer des ambiances chaudes, froides etc... Je fabriquais vers cette époque là mon premier tableau grâce à un échantillonneur, petit carnet d'environ deux cents couleurs différentes de gélat. Je découpais un carton façon vitrail et imaginais une fleur-flamme. Beaucoup de travail dont il ne reste plus trace aujourd'hui. C'était beau

Quelques années passèrent où j'oubliais la gélatine.

Je m'y remis vers l'âge de trente ans, où je fis un rêve qui n'est pas sans lien avec le sujet concerné.  C'est assurément le plus beau rêve de ma vie et je voudrais m'en rappeler au moment de mourir, partir avec quoi. Voici : c'était la nuit et j'avançais sur un chemin éclairé faiblement par la torche que je tenais ; au loin je devinais une toile de tente et ma compagne qui me faisait signe. Allez savoir pourquoi, je plongeais alors ma tête dans le faisceau de la lampe et me mis tout à coup à décoller du sol, à grimper en tournoyant, à voler ! La lumière emplissait tout, partout. Je sentais comme un cordon ténu, souple et résistant à la fois qui me reliait à la terre, à ce que je quittais. C'était bon, c'était chaud, bien enveloppé je n'avais aucune crainte et je continuais à monter... Puis tout à coup, comme arrivé à un seuil, c'était là : des fleurs mirifiques, merlubérantes, chatoyantes, de toutes formes, de toutes couleurs, des formes inconnues de moi, des couleurs indéscriptibles. Cela me remplissait de bonheur, de chaleur, de joie ! Ce que je pensais à l'époque vaut toujours : nul mot pour décrire ce que je ressentais, ce que je voyais. Continuant à avancer, je "nageais" dans ce champ de fleurs comme on ferait dans un récif coralien, parmi les algues se balançant nonchalamment. Ce champ devint prairie, vallée, vaste étendue que je découvrais au fur et à mesure et qui semblait infinie. Puis, retrouvant mon faisceau de lumière, je continuais à monter, plus haut, toujours plus haut, dans une position recroquevillée, un peu comme un foetus, toujours tournoyant et baigné d'une chaleur et d'un bien-être totals !!! Une certitude me vint alors : si je monte encore, je ne pourrais bientôt plus redescendre... je ressentis la fragilité du fil qui me reliait, devenu si fin , si tendu... tout prêt de la rupture. L'idée me vint que je n'avais pas fini ce que j'avais à faire dans ma terrestre réalité et la peur survint. Immédiatement je chut, quittant la chaleur du tunnel lumineux je me réveillais dans mon lit, près de ma compagne endormie, suffoquant, les jambes pliées genoux en haut tendant les couvertures bordées (c'était l'hiver), et, grande ouverte comme ayant poussé un cri long et titanesque, la machoire douloureuse, la machoire déboîtée ! Machoire déboîtée par un rêve ! Pendant six mois j'eu mal, veillant à ne crier et rire que modérement.

Je me remis donc à  la gélatine

J'inventais des arbres dont les feuilles produisaient des ombres colorées, des cartes postales façon vitrail et des mobiles, plein de mobiles qui me révèlèrent un secret fabuleux : les reflets courbes que j'appelais alors et à tort sans doute fractales. L'appart où nous vivions M et moi avait une configuration lumineuse spécifique, les rayons solaires de fin de journée offrants comme un écran sur le mur du salon plongé par le reste dans la pénombre.  Ces rayons traversaient un "champ" de mobiles suspendu à une poutre faîtière. Chauves-souris, papillons, libellules et méduses tournoyaient lentement dans la lumière, certains étant directement projetés sur l'écran lumineux, les autres se reflétant par "fractales" sur les murs plus sombres : de multiples et jolies courbes de couleur pastel qui s'entrecroisaient et se décroisaient , se mouvaient en une danse élégante, aux circonvolutions aléatoires sans cesse renouvelées. Pas besoin de psychotropes, je m'installais dans le fauteuil et, les yeux écarquillés, je me remplissais de ce spectacle fascinant. Je m'apaisais.

Peu de temps après, je créai les premières fleurs.

9 novembre 2009

depart

Imaginez une fusée : une partie est consacrée à s'arracher de la terre, combattre l'attraction terrestre... Cet étage, où ce lanceur est l'image qui correspond le mieux à la première partie de mon voyage : décoller, filer, tracer... m'arracher de quelquechose !

M'arracher à une mauvaise passe, redresser une trajectoire, changer d'air et RESPIRER !!!

Je suis parti le premier Août de Vinezac, Ardèche, Bas-Vivarais. Pays frontière climatique (géologique ?), par la fenêtre de la cuisine j'aperçois les collines douces des "GRAS", à la végétation garriguesque, bois de cade, chênes semper virens, buissons de buis (?)... no soy spézialisto !  et côté salon j'admire chaque matin la majestueuse chaîne du TANARGUE aux nombreux chataîgners, conifères, genêts... ainsi que les monts LOZERE qui étaient enneigés vendredi dernier !

Suis donc parti à vélo, bien sûr mais aussi et surtout avec TY-BATO, remorque inventée et fabriquée manuellement. Je veux ici te remercier, TY-BATO, étonnament solide et magnifique ! C'était pour moi chaque matin un miracle de te voir repartir, avec tes 50 à 60 kilos (20 kilos à vide + 30 à 40 kilos de matos) de matériel, ton mât de bambou fleuri, tes voiles et ton étendard...  La toile transat à tenu, le timon alu aussi... Un miracle renouvelé...

Ai dormi la première nuit au camping de valgorge, dégusté un couscous à la fête du village puis reparti le lendemain : de 600 mètres à 1371, légère bruine et vent  à Loubaresse et au col de Meyrand. J'ai ensuite filé jusqu'à Langogne, oû j'ai dormi deux nuits au camping près l'Allier.Les premières photos prises, l'allemand au col : "c'est de l'art ! moi : nan c'est de la poësie visuelle...l'ancien de Béthanie au partage des eaux et la ravissante blonde anglaise qui me demande ce que c'est et me dit :  c'est pour dragé ? et moi de lui expliquer la différence entre dragée et draguer...  Arnaud le gérant et sa partronne de l'auberge de Peyre, la petite demoiselle qui est venu m'écouter jouer et discuter musique, le marché sous les Halles, Monsieur le Maire qui se présente... Je ne suis pas encore à l'aise, trop proche de mes soucis... Mais le charme de la route fait insidieusement son effet, et le sourire commence à poindre dans mon coeur.

Longé barrage de Naussac, pause avec les vaches, suivi belles gorges de l'allier : un coup ça monte, un coup ça descend... les petites routes offrent un confort par l'absence de circulation, mais sont parfois (souvent) moins lisses que les rubans d'asphalte des voies plus fréquentées. Sans plan précis ( une simple carte de France !) je n'imagine pas une seconde que je vais au plus direct, au moins dénivellé, au plus large où au plus ceci cela : non, je vais au feeling, dans une direction assez grosso modo : je traverse le massif central puis je vais faire une halte à l'île d'Aîx. Voilà pour la direction. Alors bien sûr parfois les pentes raides sont conspuées, la langue pendue à terre et la remorque lourde... Mais ça passe : je m'arrête souvent pour récupérer, surtout en ces premiers jours ou je ne sais rien de la fiabilité du conducteur : va-t-il tenir le coup ? ne va-t-il pas perdre un bras en route, une jambe... ? Il fait beau, chaud : je remplis dès que je le peux les gourdes et bouteilles d'eau qui se vident à une vitesse ! Quelques framboises en bord de route, quelques photos pour la p'tite dame près du pont, encouragé vélo-remorque dans la côte d'un POUET-POUET retentissant ! Ah il est beau mon klaxon, il est beau ! Ai dormi près l'Allier, dans un camping, le quatrième en quatre nuits...

Saugues, la bête... rencontré une marcheuse férocenée (ben quoi !) qui m'a donné de bonnes idées pour la nourriture : viande séchée, fromage à pâte dure... Il y a à Saugues un plan d'eau, je m'y installe : je déploie la tente pour la faire sécher, ma tenture éléphant par terre façon pic-nic, et je vais nager. Bon, ai pied tout le temps mais peu importe, il fait chaud et c'est bon de se baigner ( je ne suis pas un nageur très expérimenté, n'ayant appris à nager que vers trente ans et je ne suis pas de ceux qui restent dans l'eau longtemps.) Et là, en cet endroit, me revient en mémoire un souvenir... J'ai vécu quelques mois, une année peut-être à Langeac, pas loin d'ici : j'étais venu aider Daniel mon beau-frère car il était gravement malade et j'avais quelques connaissances en ébenisterie... C'était d'ailleurs avec lui, ma soeur, et ses parents à lui que nous étions venus pêcher au plan d'eau contigu à celui-ci... mais caché par un talus, c'est pourquoi je ne l'avais pas reconnu de suite. Et là, j'avais pêché une belle truite saumonée... à la main et voici comment : il est un rû qui coule dans le plan d'eau et je m'étais accroupi à cet endroit. Je remarquai bientôt un poisson qui nageait sur place, en face de l'arrivée du filet d'eau. Je dénichai alors un de ces vers planqués dans son étui de minuscules cailloux et, main dans l'eau, je le proposais au poisson. Une fusée, un trait d'argent... Je n'ai pas eu le temps de le voir, à peine de le sentir : je n'avais plus rien entre les doigts et mister poisson avait moins faim : il était venu en un éclair me chiper le ver... Ce manège avait duré quelques temps, quelques heures en fait, 3 où 4 si je me souviens bien. Le poisson était venu 3 où 4 fois sans que je puisse l'attrapper ! Mais à coeur breton, rien d'impossible ! Nous sommes opîniatres (moi en tout cas) ... Sous les yeux ébahis des parents de Daniel, je me suis détendu (j'étais accroupi) et j'ai plongé dans l'eau jusqu'à mi-corps, le poisson dans mes mains ! Victoire !  En le préparant, quelquechose de fort s'était inscrit dans mon cerveau, comme un regain de puissance, une fierté... Que j'avais oubliés depuis et heureusement rappelé, en me posant ici, à Saugues, au même endroit, ( par hazard ?)... J'ai fait le lézard, les gens sont arrivés petit à petit, une colo s'est instàllée près de moi, gosses et monos sont venus m'apporter leur excédent de ration dînatoire : barquette de from à gogo, oeufs durs, bananes, pains... les gosses sont restés m'écouter chanter...  Suis reparti, dans le pays de la bête et j'ai planté la tente dans un pré, d'abord sans vaches puis avec, au pied du mont Mouchet, haut-lieu (1500 m environ) de la résistance en Haute-loire. Voilà pour cette fois. Tu m'as accompagné dans ce voyage Daniel, tu étais là, Paix à ton âme.   

4 novembre 2009

BIENVENUE

Bonjour toutl'monde

Voici mon premier message, message d'accueil sur ce blog où je vais m'efforcer de relater mon voyage extraordinaire, de montrer des parcelles de mon trésor et de vous faire partager les bons moments passés, certains avec vous, d'autre avec d'autres ( ha ha!) et d'autres encore seul.

A bientôt et je vous souhaite LE  MEILLEUR POUR TOUT

LE PIRATE DENIS LAFLEUR

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